Le partage

Après notre rubrique du post Lourdes, la vie a repris son cours pour chacun de nous avec nos activités familiales et socio professionnelle et nos routines. Je reprends donc ma liste de mots proposés et c’est le mot partage qui sera l’objet de notre réflexion cette semaine. Encore un bien joli mot de la langue française qui exhale la positivité et l’étendue de qualités humaines bienfaisantes. Ce mot me semble parfaitement adapté dans la continuité de ce pèlerinage vécu et de cette journée magnifique que j’ai eu la chance de vivre avec la cérémonie du pape à Marseille et cette atmosphère d’amour et d’humanité qui s’en est suivie.

Par sa définition, le partage est l’action de diviser une chose en portions, en parties ou le fait de partager quelque chose avec quelqu’un. Voila une description bien simpliste et réductrice d’un mot dont l’aura est pourtant multiple et puissante.

Le partage est une valeur, une qualité très importante qui nous permet de développer des relations avec autrui en bonne harmonie. C’est une valeur humaine car dans le monde animal, la notion de partage est limitée à la nécessité de se nourrir et de se protéger au sein d’une tribu, et c’est aussi une valeur qui s’apprend et évolue.

En effet, pour un enfant, la notion de partage est compliquée à intégrer et n’est pas innée. L’enfant à l’impression que les objets et les personnes qui l’entourent ne sont là que pour lui et il n’a pas la capacité de comprendre que l’autre existe avec ses propres émotions, ressentis et désirs, d’où la naissance de conflits. L’enfant doit avoir conscience de lui-même avant d’avoir conscience d’autrui, et c’est à travers l’éducation et l’exemple donné par l’adulte qu’il pourra accepter et apprendre à partager.

Le partage est aussi à la base de certains courants politiques, en théorie du moins, par le principe de mise en commun et de répartition des biens pour une organisation sociale qui se fait dans l’égalité. Mais la difficulté du passage de la théorie à la mise en pratique est une preuve évidente de la complexité du principe de partage et de la volonté d’en faire une valeur et une qualité humaine au centre de nos vies. Car le partage est un comportement noble et vertueux chez l’être humain qui nécessite de l’altruisme, de la générosité et de l’empathie.

C’est une valeur humaine qui doit être développée dans tous les domaines de nos vies. Le partage permet d’étendre sa relation aux autres en bonne harmonie. Partager, c’est échanger avec sincérité, de façon réciproque, dans le dialogue, le respect des différences. Le partage renforce la cohésion d’équipe, cultive la convivialité, favorise la communication et crée un climat de confiance et donc accroit la productivité.

Le partage n’est heureusement pas que financier, il n’est pas besoin d’être riche matériellement pour partager. Ce n’est pas la quantité de ce qui est partagé qui est important mais l’intention qui motive le geste et ce qui est fait avec les moyens existants de chaque personne.  On peut tout partager, un instant, un sourire, une flatterie, un compliment, une réflexion, une idée, une information, une pensée, une émotion, un apprentissage, un toit, de la nourriture, de l’argent…….etc. Il n’y a pas de limite au partage lorsqu’il est fait avec le cœur.

« L’esprit s’enrichit de ce qu’il reçoit, le cœur de ce qu’il donne » : Victor Hugo

« On n’est jamais heureux que dans le bonheur que l’on donne, donner c’est recevoir » : Abbé Pierre

Partager, c’est échanger et donc s’ouvrir à l’autre, rompre l’isolement et oser sortir de sa bulle et briser sa carapace. Partager, c’est aussi une invitation, prendre plaisir à faire plaisir sans rien attendre en retour. Le partage ne me rend ni plus riche, ni plus pauvre mais il me nourrit de sa joie. Un regard, un sourire partagé peuvent en dire plus long parfois que des paroles banales et vides de sens. Mais le partage est un échange, il faut accepter de donner mais aussi de recevoir, les deux vont de pair, c’est la base du partage. Accepter de recevoir, c’est aussi donner la possibilité à l’autre d’offrir quelque chose et lui permettre de ressentir le plaisir éprouvé par son acte de donation.

Savoir partager avec les autres est une bénédiction pour les chrétiens. D’ailleurs, quel plus noble exemple de partage que l’Eucharistie. Le partage est un moyen d’exister, une façon d’être soi même mais avec les autres. Savoir partager, c’est apporter de la joie et de la couleur dans nos vies. Notre capacité d’ouverture et d’échange pour le partage est une possibilité pour nous d’illuminer le tableau de la vie de chacun de nous au niveau personnel ou dans notre environnement professionnel.

Finalement, le partage est une chance pour chacun de nous, une opportunité d’être heureux, de prolonger l’Eucharistie dans nos vies quotidiennes, simplement et est à la portée de tous. Partageons ce qui est le plus accessible et naturel, sans rien attendre en retour. Laissons parler notre cœur, libérons notre imagination et notre âme d’enfant, ouvrons-nous à l’amour en donnant un peu de notre précieux temps, une salutation, un merci, un sourire, un compliment, une émotion…soyons simplement dans l’empathie et l’amour, à l’image de notre Dieu, et par le partage, notre richesse intérieure rayonnera sur notre prochain.

Tata Sophie

Le post Lourdes …

C’est de façon différente et un peu atypique que nous allons pour cette rentrée aborder notre moment de partage avec cette rubrique. En effet, de retour du pèlerinage diocésain à Lourdes, l’esprit et le cœur en émoi, difficile pour moi de choisir et de me concentrer sur un seul mot. Cette année, pour des raisons personnelles, professionnelles et familiales, je suis retournée à Marseille dès le lendemain du retour de Lourdes à Dijon. Je n’ai donc pu bénéficier de mon temps pour moi habituel, mon « sas de décompression » qui me permet de reprendre progressivement la vie après ce moment « hors temps et hors norme » qu’est le pèlerinage. Il m’a donc fallu trouver un moyen pour me libérer, et utiliser le moyen qui est pour moi le plus évident et efficient : écrire. J’ai donc laissé libre cours à mes pensées et mes ressentis et j’ai couché les mots qui me venaient sur le papier comme une arme salvatrice et libératrice de ce trop-plein émotionnel. Je vous livre donc et partage avec vous le résultat qui est né sous forme d’un poème. Cela me permet en attendant la reprise des mots, de partager avec vous de façon un peu plus personnelle et de ne pas trop interrompre ce lien qui nous unit, si important pour moi.

Le pèlerinage diocésain est terminé,
Et chacun de nous reprend le fil de sa vie,
Mais au fond de nous tous, quelque chose a changé,
Propulsés par la force de nos cœurs enrichis.

Car pèlerins, malades ou bien hospitaliers,
Nous ne revenons jamais de Lourdes pareils,
Ces six jours partagés avec intensité,
Donnent à nos cœurs la puissante brillance du soleil.

Entre soins, prières, offices, messes et réunions,
Chaque instant est précieux et pourtant tout est fait,
Avec amour, ferveur et tous en communion,
Chaque émotion ressentie est exacerbée.

Devant toutes ces douleurs et ces difficultés,
On agit par la force de nos cœurs en émoi,
Atteignant alors une certaine sérénité,
Que seul est capable d’apporter le don de soi.

L’uniforme à Lourdes n’est en fait qu’humilité,
Il n’y a plus ni handicap ni maladie,
Mais juste le désir, ensemble, de partager,
Ces moments d’amour que nous offre la vie.

Nos cœurs sont prisonniers durant toute l’année,
Anesthésiés par la routine et l’habitude,
On parle de protection pour se justifier,
Enfermés dans nos peurs et nos certitudes.

C’est peut-être cela le miracle de Lourdes,
Cette force de donner et de recevoir,
Le refus d’obéir à cette peur sourde,
Qui fait rimer nos vies avec désespoir.

Alors maintenant, ces trois cent soixante-cinq jours,
Me séparant du prochain pèlerinage,
Je vais tout faire pour les vivre avec amour,
Pour libérer mon cœur de sa lourde cage.

Pereme Sophie