Suite à nos retrouvailles avec le mot tristesse, et n’ayant pas de nouvelles propositions de mots, je vous propose de partager à nouveau un moment de réflexion. La veillée Aineo m’a apporté beaucoup de sérénité et m’a inspiré beaucoup de joie, mot récurent dans les chants tout au long de cette jolie soirée. C’est donc avec le mot joie que nous allons passer un moment de partage.
C’est un joli petit mot de 4 lettres dont 3 voyelles, facile à lire et dont la connotation est instantanément positive et entrainante, un petit mot qui nous donne le sourire.
Par définition, la joie est une émotion vive, agréable, limitée dans le temps. C’est un sentiment de plénitude qui affecte l’être entier au moment où ses aspirations, ses ambitions, ses désirs ou ses rêves viennent à être satisfaits d’une manière effective ou imaginaire.
Le thème de la joie est abordé dans de nombreux domaines culturels, en philosophie, en littérature, au théâtre, au cinéma, en musique et même en sciences. En effet, il semblerait que la production de certains neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine, l’ocytocine et les endorphines seraient augmentée par nos expériences de ressenti de joie. Des recherches ont même démontré que la joie renforce notre système immunitaire, combat le stress et la douleur et améliore nos chances de vivre plus longtemps. Pascal disait que « l’homme est né pour la joie »
Le thème de la joie est omniprésent dans les écrits religieux, notamment dans la religion chrétienne. La joie est un thème récurrent et profond de l’Évangile. La joie chrétienne n’est pas définie par un simple plaisir éprouvé ou ressenti, elle est au contraire profonde et inhérente à notre foi. Bernanos écrivait que « le contraire d’un peuple chrétien, c’est un peuple triste, car c’est la joie du peuple de Dieu tout entier qui rayonne. »
Le pape François a dit :« La joie chrétienne n’est pas de vivre d’éclats de rire en éclats de rires non plus. C’est une joie spirituelle profonde et durable. » C’est une joie sérieuse et justifiée inscrite dans notre cœur par la foi. Elle trouve tout d’abord son origine dans la certitude de l’amour de Dieu. C’est une joie intense pour le cœur humain que de se savoir aimé infiniment. La foi chrétienne donne des raisons de se réjouir, par la rédemption du baptême, le sacrifice du salut et le mystère Pascal.
Mais la grandeur de la joie chrétienne ne fait pas pour autant perdre leur valeur aux joies quotidiennes, bien au contraire, elles sont majorées par notre foi. La joie est une émotion puissante et la maîtriser peut-être un remède contre l’épuisement professionnel lié au stress. La joie a un retentissement important sur notre bien-être et notre santé. La joie a des effets bénéfiques. Elle entretient l’énergie, la confiance en soi et la motivation. Elle va aussi apporter de la vitalité.
Comme toute émotion, le ressenti de la joie est différent et propre à chacun. Si les signes et les effets de la joie semblent communs, les causes déclenchantes sont, elles, variables et dépendantes de chacun de nous, de nos vécus et de nos expériences. La conjoncture sociale actuelle fait que nous ne sommes pas facilement enclins à la joie et parfois même en ressentir provoque chez nous de la culpabilité. Pourtant, la joie est le premier pas vers le bien-être. Dans notre société contemporaine, la joie est souvent sous-estimée, l’impact qu’elle peut avoir sur nos vies et minimisée. Depuis la nuit des temps, la joie est omniprésente, mais elle n’est pas simplement synonyme d’optimisme. La joie est par essence, ce qui nous transporte, ce qui nous anime et aussi nous bouleverse. Elle peut nous donner des ailes et faire tomber tous les murs. Mais la joie de vivre se travaille au quotidien.
Plus je suis en harmonie avec le monde et les autres, plus je donne, et plus je suis capable de ressentir de la joie. C’est un effort de tous les jours pour trouver le chemin de la joie de vivre.
La joie est une belle émotion qu’il faut accueillir et accepter comme un don de Dieu. Éprouver de la joie, c’est apprendre à ressentir, à partager, à écouter, à savourer les instants du quotidien et trouver de la satisfaction dans une mélodie, une lecture ou face à un paysage. La joie n’est pas une frivolité, mais quelque chose de beaucoup plus profond, elle se cultive au quotidien à travers des moments qu’il faut savoir saisir. C’est un moyen de s’épanouir, car elle rend la vie plus belle. Accessible à tous, la joie est une nourriture quotidienne qui permet d’atteindre le bonheur. Elle suspend le temps, rend nos jours plus intenses et plus beaux.
Nous avons vu que la tristesse et la joie ne sont pas des étapes opposées, mais plutôt des aspects complémentaires de l’expérience humaine. En acceptant et en comprenant notre tristesse, nous ouvrons la porte à une joie plus profonde et authentique. La joie ne peut pas être planifiée ou contrôlée, elle se vit et se partage.
Il nous faut accepter de ressentir cette joie comme un cadeau et de l’expérimenter en fonction de ce que nous sommes. Il existe de multiples formes de joie et c’est à nous d’aller activer la forme qui est la plus appropriée à notre situation et faire de la joie un projet de vie à partager avec autrui. Notre joie peut être l’étincelle qui va propager le bonheur autour de nous et faciliter la relation à autrui.
Alors, soyons dans la joie et rendons la contagieuse pour nous mettre dans l’esprit de Noël qui approche. Osons la joie et le partage pour lutter contre le marasme et sans culpabilité car c’est Dieu qui nous l’offre.
Tata Sophie