La bienveillance

C’est la foi renforcée par l’avènement de pâques que nous venons de célébrer, que nous continuons ensemble notre chemin spirituel. Nous allons cette semaine réfléchir à un mot proposé, la bienveillance. Un joli mot empreint de positivité et de douceur, qui semble simple et évident mais qui est parfois loin de nos préoccupations et de nos routines. La bienveillance est pourtant à notre portée à tous, et profitons de l’espérance et de la joie que la fête de pâques nous a apporté pour la mettre en pratique, illuminer nos vies et sublimer nos relations avec autrui.

Par définition, la bienveillance est une disposition d’esprit inclinant à la compréhension et à l’indulgence envers autrui. C’est la capacité à se montrer indulgent, gentil et attentionné envers autrui d’une manière désintéressée et compréhensive. De façon étymologique la bienveillance est issue du latin « Benevolens » qui se traduit par vouloir du bien. Plus anciennement encore, dans l’ancien testament, il vient du mot Hébreu « Hesed » qui comprend aussi le sens de fidélité, grâce, riche en bonté, compatissant. Il représente alors dans ce contexte la façon d’être de Dieu avec son peuple.

Bien que souvent confondus, la bienveillance se distingue de l’empathie, même si les deux concepts sont intimement liés. L’empathie se définit par la capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent. Même si les deux termes désignent une capacité à s’ouvrir à l’autre, et que les deux sont souvent employés pour désigner une même personne, ils sont tout de même différents. En effet, une personne empathique n’est pas nécessairement bienveillante. La bienveillance est une attitude positive, une démarche de bonté envers autrui, une vertu qui découle de l’empathie. La bienveillance est une volonté de prendre soin des autres, de prévenance et d’écoute de leurs besoins. Elle nécessite d’user de gentillesse et de douceur en mettant de côté les jugements pour une relation plus vraie et respectueuse.

Si l’on regarde les enfants interagir sans intervenir, on peut se rendre compte qu’ils sont naturellement bienveillants et empathiques. L’évolution et le développement de cette capacité innée, va ensuite dépendre des comportements éducatifs des adultes responsables. Car la bienveillance s’entretient, c’est un état d’esprit qui nécessite une vigilance de tous les instants et dans toutes les situations de nos vies. Dans le couple, la bienveillance est le ciment d’un amour durable et elle transcende la relation. Savoir être à l’écoute de l’autre pour entendre ses besoins et mieux vivre avec sans forcément les comprendre et y adhérer demande une ouverture d’esprit qui se travaille. Ce n’est pas simplement de la gentillesse et va bien au-delà, car la gentillesse est souvent juste une façon de faire plaisir à l’autre mais sans rechercher forcément son bien être véritable. Elle diffère aussi de l’amitié car elle ne demande pas forcément de réciprocité, mais elle est souvent la base d’une amitié car indispensable à l’accueil de toute personne rencontrée. La bienveillance diffère aussi de la compassion qui nous rend sensibles aux malheurs de l’autre, mais elle est forcément aussi présente pour entrer en compassion et nous rendre attentifs à ce que vit l’autre.

La pandémie et les précautions sanitaires qu’elle a entrainées ainsi que les confinements, ont provoqué des conséquences négatives sur nos vies qui nous ont éloignés de la bienveillance. Une tendance au repli sur soi et à un comportement d’isolement a été démontré. Or, la bienveillance s’entretient et demande une réflexion intime et indispensable. Pour être bienveillant envers les autres, il faut tout d’abord être bienveillant avec soi. Il faut être à l’écoute de ses propres émotions, les accepter et les contenir en acceptant d’être imparfaite et pas toujours dans le juste comportement. Lorsque nous sommes bons et bienveillants, le circuit de la récompense de notre cerveau se met en marche, il nous apporte une satisfaction qui nous apporte un sentiment de plénitude et donc rend plus efficiente l’ouverture de notre cœur et l’harmonie avec autrui. La bienveillance avec soi est donc une base à travailler, développer et entretenir pour avoir une meilleure relation avec les autres et mieux interagir ensemble dans toutes les situations de nos vies, en société, en famille ou dans notre milieu professionnel.

La bienveillance conduit chacun de nous à des actes de bonté. Penser et agir de façon bienveillante est un état d’esprit satisfaisant, une interaction bienfaisante, sans préjugé qui n’enferme pas l’autre et le reconnait et l’accepte avec ses différences.

Finalement, la bienveillance trouve sa source en Dieu. Elle nous donne l’opportunité de voir l’autre autrement, d’emprunter le regard de Dieu en regardant son prochain. Jésus était bienveillant envers les malades, les plus démunis, les pêcheurs, une bienveillance miséricordieuse et rédemptrice qui l’a mené jusqu’à la croix. Dieu nous fait ouvrir les yeux du cœur et nous guide vers un esprit charitable et serviable. La bienveillance est le fruit de l’esprit de Dieu dans notre cœur, une ouverture de cœur qui nous rend disponibles et indulgents, enclins au pardon.

Un seul acte de bienveillance peut faire énormément pour rassurer ou réconforter quelqu’un. La bienveillance , c’est de la bonté qui s’applique à toutes nos relations de façon concrète en nous incitant à voir ce qu’il y a de bon en l’autre et en agissant pour son bien en toutes circonstances. C’est un engagement envers notre prochain, un sentiment qui est en nous et qui doit être entretenu et soigné pour être efficace. Les deux protagonistes de la bienveillance, la personne qui en est l’objet et celle qui la prodigue en ressortent enrichies. Alors, en ces temps difficiles, la bienveillance est de rigueur, elle doit être présente et se manifester en toutes occasions. La bienveillance fait du bien et n’apporte que du bien. Nous sommes tous capables de cultiver la bienveillance. Agir avec bienveillance ce n’est pas juste accomplir de bonnes actions de temps en temps, c’est plus profond que cela. Soyons reconnaissants de la bonté de Dieu et respectueux de son sacrifice, en faisant de la bienveillance notre mode de vie, en agissant pour autrui ce que nous aimerions qu’ils fassent pour nous. Être bienveillants, même envers ceux qui ne nous sont pas proches, voire parfois opposés, peut toucher leur cœur et les aider à se montrer bienveillants à leur tour par reconnaissance. Profitons de la lumière de pâques pour magnifier nos vies en usant et abusant de la bienveillance comme notre Dieu nous en a donné l’exemple.

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